Pour quelques briques
J’fais d’la muzak
T’aimes la musique
Du tac au tac
Par tes tactiques
Tu m’cherches des poux
Tu m’trouves des tics
Stop le micmac
Stop la gammick
Donne-moi du cash
Que j’fasse mon clip
Y en aura pas d’révolution
(C’est la victoire du canon)
C’est Hollywood qui avait raison
(Y aura pas d’révolution)
Y en aura pas d’révolution
Vous pouvez rester à ’ maison
Paranoïaque
L’Amérique
Joue l’Hippocrate
Joue l’hypocrite
C’est le Big Mac
D’la rhétorique
Ça sent l’arnaque
Ça sent le fric
Tu tends des tracts
Tu lances des briques
Et plus tu grattes
Et plus ça pique
Y en aura pas d’révolution
(C’est la victoire du canon)
C’est Hollywood qui avait raison
(Y aura pas d’révolution)
Y en aura pas d’révolution
Vous pouvez rester à ’ maison
Donnez-moi 3 minutes 20 secondes
Que j’réprime ma paresse
Que j’oublie enfin le bruit des bombes
Que j’gravisse une à une les marches du palmarès
(2003-04)
[C’est une chanson écrite en 2003 par un rockeur indépendant fatigué et fâché contre l’actualité ; mon groupe rock se mourait et les événements internationaux du début des années 2 000 — attentats terroristes, guerres en Afghanistan et en Irak — étaient dures sur le moral. Il y a bien sûr dans le titre un clin d’œil aux Beatles. C’est aussi un exercice de prosodie extrême, d’où la brièveté, deux petits couplets (mais ça, c’est peut-être aussi de la paresse). J’écrivais « C’est Hollywood qui avait raison », mais à la place, je crois que j’écrirais aujourd’hui « C’est l’Internet qui a eu raison ». À l’époque, j’étais sur le point de lâcher la musique pour de bon. Je me suis lancé depuis dans une autre utopie artistique intitulée Le machin à écrire. C’est étrange : mon état d’esprit actuel baigne dans les mêmes eaux, avec ce blogue sans lecteurs, mes manuscrits qui moisissent et la droite identitaire qui cartonne. Donnez-moi un contrat d’édition / Que j’réprime ma paresse…]