31 août 2022

Gouttelettes

        — J’ai pour vous une bonne et une mauvaise nouvelle.
        — Oui.
        — Je commence par la bonne ou la mauvaise ?
        — Je ne sais pas trop. Disons, la mauvaise.
        — D’accord. Alors voilà : cette campagne électorale est une grosse farce. On prend la population pour des débiles profonds. Et ça vous inclut.
        — Ah. OK. Et la bonne?
        — La bonne, c’est qu’on vous promet des baisses d’impôts. Substantielles.
        — Wow. Quelle bonne nouvelle.
        — N’est-ce pas ? Sinon, vous prendrez un prolongement d’autoroute avec votre étalement urbain ?


*


Au scrabble, nous aspirons tous à enfin utiliser le mot en W.


*


So, pendant ce temps-là, qui s’inquiète du déclin du franglais ?


*


        — Je n’entends rien à votre humour stupide.
        — Voilà qui n’a rien de surprenant, cher monsieur, vous avez une banane dans l’oreille.


*


À chaque tournant, un nouveau déjà vu. C’est lassant. J’arrête aux stands et c’est comme d’habitude, mais au moins, ça ne dure pas longtemps. Je décolle, j’accélère, je soupire et je bâille. La vie tourne en rond. On est au Qatar ou au Québec, je ne sais plus trop. Ça gaze malgré moi. Mes sponsors sont ultrariches et j’ai les gommes molles. Lorsque, enfin, je traverse la ligne d’arrivée bon dernier, on m’ignore. Plus tard, je ne sable pas le champagne. Tout est parfait. Je pars me pratiquer à être mort dans les paradis fiscaux. Bientôt, je prendrai ma retraite et je publierai un livre, une autobiographie ou un guide de cuisson au barbecue. C’est la vie des gens rêches et célibres.