Sous un ciel clair et un soleil oblique, le paysage est immobile, figé dans l’air glacial. Tente-trois sous zéro, selon Environnement Canada, que je crois sur parole, je ne suis pas allé vérifier en personne. On devine que la neige a cette texture craquante et sèche, comme de la meringue. Les voitures des voisins d’en face sont en hibernation. On ne perçoit même pas leur respiration. Pas d’oiseaux, pas d’écureuil, pas de propriétaires de chiens en promenade : pas un chat.
Le chauffage du chalet claque, mais à ces températures, il ne fournit pas. Il faut sortir les chandails et les chaussettes de laine. Selon Environnement Canada toujours, il y a un « Avertissement de smog », inscrit dans un dramatique bandeau rouge. Je présume que cela n’est pas étranger au chauffage au bois, fort populaire en ces contrées. Après vérification, en effet, dans le détail de l’avertissement en question, on indique que « au Québec, le chauffage au bois est la principale source de particules fines qui contribue au smog l’hiver. »
D’ailleurs, je m’inquiète pour la voisine d’en face. Sa cheminée ne boucane pas. La pauvre vieille est-elle morte gelée dans son lit ?
Les chroniques de l’immobile ont tendance à s’essouffler vite. Et c’est l’heure d’un café.