15 décembre 2021

Omicron•ne

(Source: Wikipedia)




Les efforts de vaccination
[ɔmikʀɔ̃]
Changeront-il bientôt la donne
[ɔmikʀɔn]
Plaquer la courbe est la mission
[ɔmikʀɔ̃]
Pourtant le R0 cartonne
[ɔmikʀɔn]

Faut-il signer la reddition
[ɔmikʀɔ̃]
Car voilà que le tocsin sonne
[ɔmikʀɔn]
Je sens gratter l’écouvillon
[ɔmikʀɔ̃]
Et hurle le mot de Cambronne
[ɔmikʀɔn]


*


Au moment d’écrire ces lignes, le variant Omicron fait rage à travers le monde. Ce mutant de SARS-CoV-2 a été découvert il y a à peine quelques semaines. En lisant Omicron dans le journal la première fois, j’ai spontanément prononcé en mon for intérieur [ɔmikʀɔ̃] (rime avec rond). C’est d’ailleurs la façon dont on prononce ce mot à la télé québécoise. C’est aussi la prononciation suggérée par le dictionnaire Usito. Or, l’autre jour, j’écoutais le Journal de France 2 sur TV5 et j’ai constaté qu’en France, on prononçait volontiers [ɔmikʀɔn] (rime avec baronne). J’en ai fait la remarque dans Twitter.


Le linguiste Mathieu Avanzi, qui étudie la distribution géographique des mots et des accents, s’est ensuite amusé à faire un petit sondage non scientifique.


J’en ai conclu que l’usage n’est pas fixé en Europe.

Ce n’est pas moi qui vais tenter de vous convaincre qu’il faut prononcer [ɔmikʀɔ̃], que cet usage est correct ou supérieur. D’ailleurs, j’ai réalisé que je dis [ɔmikʀɔ̃] pour la lettre grecque omicron, mais [ɛpsilɔn] (espsilonne) pour la lettre grecque epsilon, ce qui semble pour le moins arbitraire. (Eh, je ne suis pas le seul, c’est aussi ce que suggère Usito).

J’ai appris à ne pas m’en faire avec ce genre de considérations. Je vais continuer à prononcer comme je le faisais. Tout le monde fait pareil autour de moi et on se comprend parfaitement. Je vais aussi continuer à dire la covid, quoi qu’on en pense en Europe.

Bref, ce sont ces événements qui ont inspiré le petit poème qui précède. Et comme le dit la chanson :
 
[ɔmikʀɔ̃]
[ɔmikʀɔn]
Let’s call the whole thing off