On ne sait plus si c’est du smog ou de la brume. Ce matin, j’ai l’impression de regarder par les fenêtres comme dans un aquarium dont l’eau est trouble. La rosée transforme les toiles d’araignées accrochées aux brins de gazon en plaques blanchâtres en lévitation au-dessus de la pelouse. Les oiseaux sont invisibles, muets. Tout ça donne au décor habituel des airs extraterrestres.
La météo annonce un dégagement. Il y aura fort à faire.
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Ça s’est finalement dégagé. Ce midi, je profite du beau temps pour faire une sortie de course.
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C’est aujourd’hui que la voisine fait couper son pin blanc. En guise d’oraison funèbre, nous avons droit à un long solo de scie à chaîne. Un autre arbre mature du quartier qui disparaît pour se voir remplacé par un bonzaï.
On croit ces géants immortels, mais ils finissent par mourir eux aussi, comme tout le monde.
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Peu à peu, en fin d’après-midi, la couverture nuageuse s’est reformée. Ce soir, c’est le tonnerre qui gronde. Un orage est tout près ; on l’entend approcher en jouant des cymbales. La pluie tambourine bientôt sur le toit, la pluie dont l’odeur s’immisce par les fenêtres entrouvertes.
Espérons que le mauvais temps ne causera pas une panne d’électricité ; je n’ai pas commencé à faire le souper.
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La pluie faiblit. Au bout de chaque aiguille du pin devant la maison, une gouttelette brille comme une petite diode électroluminescente. Les oiseaux sont invisibles, muets. Tout ça donne au décor habituel des airs extraterrestres.
La météo annonce un dégagement. On verra bien.