Quelque chose cloche. Il doit y avoir un bogue. Je glisse mon doigt sur la page, mais le texte imprimé ne défile pas. Pour lire, je suis obligé de déplacer mon regard vers le bas de la page, puis de le faire grimper au sommet de la suivante. Il m’arrive de lever les yeux jusqu’à la marge supérieure pour savoir quelle heure il est, mais je n’y trouve aucune horloge. J’ai beau presser sur un mot qui m’est inconnu, le petit menu qui me donne accès à la définition n’apparaît pas. Je dois plutôt me rendre jusqu’au bureau pour prendre dans la bibliothèque ce gros livre qu’on appelle un dictionnaire. Je fouille dans cet épais volume — c’est fastidieux, mais au moins les mots sont classés par ordre alphabétique — pour y trouver la définition de l’énigmatique mot. « Ah, d’accord, me dis-je, je vais encore me coucher moins niaiseux ce soir ». Je remets le dictionnaire en place sur le rayon en essayant de me rappeler la raison pour laquelle ce mot m’était venu en tête, mais je n’y arrive pas. Je hausse les épaules et je m’en vais vaquer à quelque occupation, regarder la télé par exemple.