23 septembre 2020

Mon adresse à la nation



Ce matin, j’ai fait une adresse à la nation. Je venais de me lever et il était encore tôt. Je n’étais pas présentable : j’avais les cheveux tout croches et j’avais enfilé la première paire de jeans qui m’était tombée sous la main. Pour tout dire, ça m’est venu spontanément au moment où j’étais en train de pisser. Alors, j’ai fait une adresse à la nation. Cette dernière ne l’a jamais su, elle était occupée à autre chose; elle n’était pas présente au moment des faits. Je ne lui en veux pas. J’y ai pourtant mis toute mon éloquence. Les sourcils froncés, le ton emphatique, la voix tremblante et une main sur le coeur (l’autre étant occupée), j’ai déclamé mon adresse sans télésouffleur, j’y suis allé comme ça venait. J’ai expliqué que le moment était grave. Il a été question de valeurs, de responsabilités, de devoirs. J’ai fini en remerciant la nation. Il n’y avait personne pour m’acclamer, personne pour me féliciter, mais c’était il me semble assez émouvant. Ensuite, je me suis lavé les mains et je suis allé déjeuner. La journée ne faisait que commencer.

Plus tard, si l’inspiration me gagne, je ferai peut-être un discours du trône.