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Les merles sont sortis du nid. Leur ramage est imparfait, tacheté, leur ventre pâlot, le toupet en l’air. Ils ont pourtant la même taille que leurs parents. Hier, dans le petit boisé derrière la maison, on les entendait pousser des trilles mal assurés. Leur mère répondait patiemment, comme pour donner la note. Ce matin, les voilà qui ratissent le terrain devant la fenêtre de la salle à manger. Ils marchent le nez en l’air, comme il se doit, mais semblent oublier de picosser le sol. Il faudra que quelqu’un leur explique qu’il ne s’agit pas seulement de se pavaner, mais qu’il faut aussi chasser les vers. Dans quelque temps, on ne pourra plus distinguer les petits des adultes. Les merles s’en vont et sont remplacés par des corneilles, dont le contingent me semble aussi avoir grossi, ces derniers jours. Plus tard, les corneilles iront se percher au sommet des pins pour y pousser leur désagréable caquètement nasillard. Un tamia rayé passe en sautillant, s’éclipse. J’entends au loin le couinement de poulie mal graissée d’un geai bleu. Il n’est que sept heures, mais dehors, la journée est déjà bien entamée.