![]() |
(Source) |
Un sursis
C’est comme un marathon
Les derniers kilomètres sont compliqués
Les derniers cent mètres
Carrément n’importe quoi
Le printemps du déluge
Chaque matin je prie
Que le soleil brille un peu
Par ta fenêtre
Tu es le chêne qui plie
Tu es la solive qui craque
La clé de voûte qui s’égrène
Le cap de granit qui s’érode
Tu déparles et maman se désole
Tu souris et la vie a soudain un sens
Tu somnoles et on prend congé
Ce sera bientôt ton anniversaire
Je te parle au téléphone
J’essaie de te dire que je t’aime
Tu ris et acquiesces avec des mots pas clairs
Content quand même
Tu flottes dans les nuages opiacés
Tu survis, dors, maigris
Tu as mal
Tu disparais peu à peu
Tu t’étioles
T’éloignes
Tu deviens transparent
L’ombre de toi-même
Ô Fentanyl
Qui te soulage
Pendant que tes viscères corrompus
Se détraquent
L’accolade du départ, étreinte ténue
Te dire « Merci », te dire « Je t’aime »
Te dire ce qu’il est encore temps de te dire
Te dire « Adieu »
*