9 novembre 2019

Jouer à l'hiver




On jette un œil au calendrier — 9 novembre — et on se dit vraiment, déjà ? On était prêts (on a fait le ménage du terrain; l’entrepreneur en déneigement a même installé les petits poteaux qui délimitent les entrées), enfin, presque prêts (la voiture n’a pas encore ses pneus d’hiver), mais ça semble un peu précipité. Serait-ce déjà l’hiver ? La petite neige des derniers jours a survécu et le décor est blanc, même si les brins d’herbe et les aiguilles de pin dépassent du mince couvert neigeux. On retrouve bien les couleurs de l’hiver : les éclaircies qui font briller d’une lumière dorée les mottes de neige accrochées aux branches des cèdres, les ombres gris-bleu qui s’allongent. Rien de cela ne durera, évidemment. Dès demain, ça pourrait fondre. En attendant, on va jouer à l’hiver.

La voisine d’en face déblaie son toit du centimètre de neige qui s’y est accumulé. J’admire la discipline de cette femme. Dans la rue, l’heure des promeneurs de chien est passée. Quelques voitures vont et viennent. Un geai bleu passe. Puis, plus rien.