Mes dernières volontés : à ma mort, je veux qu’on m’expose nu, couché sur le dos dans une grande barquette de styromousse, sous un film plastique sur lequel on aura collé une étiquette avec mon nom, la date de péremption (celle de ma mort) et un code-barres qui représentera mon numéro d’assurance sociale ; ce cercueil devra être posé dans un comptoir réfrigéré comme ceux qu’on trouve au supermarché.
À mes funérailles, il va y avoir une ambiance du tonnerre.
*
Si j’étais romancier, j’aspirerais à écrire un best-seller prophétique désabusé visionnaire nihiliste polémique dépressif à lire absolument et qui serait aussi – pourquoi pas – un ovni littéraire.
*
Ce qui est bien dans l’art conceptuel, c’est qu’on peut le pratiquer même si on n’a aucun talent pour les arts ; en effet, il n’est pas nécessaire de réaliser l’œuvre, il suffit d’en rédiger le cahier des charges détaillé.
*
C’est au moment où il a enlevé ses œillères qu’il s’est rendu compte que sa vision périphérique était vraiment mauvaise ; ça ne faisait aucune différence avec ou sans. Il a donc remis ses œillères et continué à regarder la vie se dérouler au bout de ses pieds.
*
On m’exposera ainsi trois jours durant dans cette barquette géante dans ce comptoir réfrigéré et le troisième et dernier jour, on ajoutera sur le paquet un gros autocollant jaune orage « En spécial ».
Ça va être swell.