28 octobre 2018

La mue des conifères




Il semble que les pins ont enfin fini de muer. Le sol est couvert d’aiguilles. Demain, je balaierai le strict minimum. Le reste demeurera sur le terrain. J’ai décidé de laisser faire la nature, même si ce n’est pas toujours une bonne idée. L’automne des feuilles colorées ne dure pas longtemps. Il a déjà laissé sa place à l’automne exsangue qui attend avec résignation les premières neiges. Sous la grisaille plate, les oiseaux se font discrets. On les comprend. Nous, on reste encabanés. Je n’ai envie que de procrastination. Je lis des livres en m’imaginant à tort que je vais me coucher moins niaiseux.

Plus tard, je sors faire des courses. Il tombe du grésil ou de la pluie, ce n’est pas clair. Je remarque qu’il y a déjà de la neige dans la montagne. L’hiver, cet hypocrite, est prêt à surgir de sa cachette à tout moment. Plus tard, il se met à pleuvoir pour de bon. Plus tard encore, il pleut et il neige en même temps. C’est un feu roulant. Je regarde le spectacle effoiré dans le divan. L’automne est une saison d’intérieur.