10 mars 2018

L’hiver n’a pas dit son dernier mot

Ce matin, il y a eu une brève éclaircie et quelques rayons de soleil avant que les nuages ne reprennent le dessus. Une fine neige s’est mise à tomber.

On est à cette période de l’année : on espère le printemps, mais on sait bien que l’hiver se prolonge et qu’on est à une tempête de neige d’entendre à répétition : « L’hiver n’a pas dit son dernier mot ». Il fait à peine au-dessous de zéro et la voisine chauffe encore son foyer. Sa cheminée rote de la boucane en permanence depuis décembre; c’est à se demander si elle va continuer à brûler des bûches même cet été.

Ça tombe un peu plus franchement quand je sors courir. Portés par le vent, les flocons me piquent les yeux. Je prends le Treizième rang et cours jusqu’au viaduc qui traverse l’autoroute, puis je fais demi-tour. Le chemin semble sécuritaire, malgré les voitures qui roulent bien plus vite que les 70 kilomètres à l’heure permis. J’ai hâte qu’il n’y ait plus de neige sur l’accotement (mais l’hiver n’a pas dit son dernier mot, n’est-ce pas). Une fine couche de neige s’est accumulée au sol, je n’arrive pas à distinguer si les traces laissées par les animaux à l’orée des boisés sont fraîches ou non. Des pistes de chevreuil, d’écureuil, d’hommes, de chien — de lièvre, peut-être ? Je monte ensuite une colline. En haut, la vue est magnifique : on voit clairement que l’Orford et le reste du paysage ont disparu dans le blanc du ciel. Mon corps me dit qu’il est temps de rentrer.

Pas de marathon cette année. Je tente depuis quelques semaines de me conformer à un semblant de plan d’entraînement en vue d’un futur demi-marathon. J’y arrive presque, mais mes ambitions devront demeurer modestes, côté performances. Ce matin, je ne suis pas sorti bien longtemps, mais c’est ma plus longue course depuis octobre. Si l’hiver n’a pas dit son dernier mot, je n’ai pas dit le mien non plus.