Je me suis réveillé au chant du cardinal et de la tourterelle triste. Matin gris. Le chemin est sec et poussiéreux. Autour des maisons, sous les arbres, la neige est sale, couverte de particules, d’épines de pin et de brindilles. L’hiver agonise et ce n’est jamais très beau à voir. Le voisinage fait la grasse matinée : pas une voiture ne passe. Un café plus tard, il se met à neiger. Les flocons tombent un à un, on perçoit chacun distinctement, ça virevolte dans l’air, vers le bas, en diagonale, ça remonte un petit coup avant de continuer sa chute. Un léger coup de vent et ça vole à l’horizontale. On regarde le couvert nuageux sans savoir s’il va finir par neiger pour vrai. Une auto passe. Les oiseaux se sont tus. Non, on entend des corneilles, au loin. Je fixe le décor un moment sans voir un seul flocon. Allez, c’est l’heure d’un autre café.