31 juillet 2017

La maudite machine

        — Hennegé, vous avez gagné le Grand prix de la caricature grâce à ce dessin génial montrant des gens zombifiés qui fixent l’écran de leur téléphone ou de leur tablette dans le métro. Vous avez une dent contre les appareils mobiles?
        — Tellement. C’est à mon avis le mal du siècle : le trou noir du numérique qui aspire le monde, tout ce temps perdu devant des écrans, l’absence de communication, tout ça. La vie était bien meilleure lorsque les usagers du métro fixaient du texte imprimé sur un livre en papier plutôt que du texte affiché sur un écran à cristaux liquides.
        — Bien sûr. À votre avis, le jury de ce prix récompense-t-il davantage le propos de la caricature ou la qualité du dessin?
        — J’aime à croire que c’est pas mal moitié-moitié. L’aspect graphique est essentiel pour moi.
        — À ce propos, vous travaillez à la plume ou au pinceau?
        — Ni l’un ni l’autre. Je dessine directement sur une tablette, à l’aide d’un stylet. Ensuite, je télécharge le fichier sur l’ordinateur, où je retravaille le dessin dans une application graphique.
        — Ah, euh, oui, évidemment. Hennegé, merci d’avoir participé à notre émission.
        — Merci à vous. Et j’invite les auditeurs à laïker ma page Facebook et à me suivre sur Instagram!