2 mai 2017

Brunoise (2)

[Une série de fragments et d’aphorismes en format pratique de cinq portions faciles à consommer. L’épisode précédent s’intitulait aussi Brunoise, probablement sans raison.]



C’était une élection surprise : on a donc voté au pied levé.


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Il y a des romans qu’on termine avec l’impression d’avoir réussi contre toute attente à mettre au plancher un lutteur sumo.


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Dans les romans québécois, l’hiver, il ne fait jamais moins deux ou moins cinq. Ce genre de température ne serait pas assez romanesque. Dans les romans québécois, l’hiver, le froid atteint toujours les moins vingt, voire les moins trente degrés. Et l’été est toujours caniculaire. Les romanciers québécois ont tendance à exagérer.


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Il faut que les romanciers réapprennent à écrire « sur le siège du passager ». La place du mort, c’est dans le coffre arrière, enroulé dans une bâche.


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Depuis quelque temps, il est beaucoup question de faits alternatifs et de fausses nouvelles. La fiction ne s’est jamais aussi bien portée.