Il en était à l’étape 12 et constatait avec un brin de fatalisme que la pièce de l’étape 3 avait été montée à l’envers. Il soupira, se demandant à quel moment du continuum du progrès humain on avait cessé d’acheter des meubles et on s’était plutôt mis à acheter les pièces servant à construire des meubles.
*
— Il nous a quittés.
— Ah? Pour aller où?
— Non, c’est un grand disparu.
— Disparu? Allons donc, ça fait longtemps que je ne crois plus à la magie.
— C’est à dire qu’il s’est éteint.
— Déjà qu’il n’est pas très brillant...
— Mais non, je vous dis qu’il n’est plus.
— Il n’est plus... Il n’est plus quoi au juste?
— Vous ne comprenez pas : il est décédé.
— Ah! Je comprends! Vous voulez dire qu’il est mort?
— Malheureux! Ne prononcez pas ce mot!
*
— C’est un artiste underground.
— Vraiment?
— Vraiment. Il est tellement underground que personne ne le connaît.
— Personne?
— Écoute, c’est bin simple, lui-même se connaît à peine.
*
Bibliographie partielle
Louis-Ferdinand Céline, Décès à crédit.
Agatha Christie, Décès sur le Nil.
Gil Courtemanche, Un beau décès.
Simone de Beauvoir, Un décès très doux.
Nicolas Gogol, Les âmes décédées.
Robert Ludlum, Le décès dans la peau.
Arthur Miller, Décès d’un commis voyageur.
Jean-Pierre Ronfard, Vie et décès du roi boiteux.
J. K. Rowling, Harry Potter – Les reliques du Décès.
Léon Tolstoï, Le décès d’Ivan Ilitch.
[Merci à @BenoitMelancon pour «Vie et décès du roi boiteux». Voir aussi par ici.]
*
…Et je me réveillai et réalisai avec soulagement que ce tout cela n’était qu’un mauvais rêve; c’est alors que j’ouvris les yeux et que je me rendis compte que ce bref répit n’était qu’un songe; mais revenant à moi, je constatai qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar; etc.