11 novembre 2016

Zen

[La rubrique Chanson est la moins fréquentée de mon blogue, mais je persiste et continue d’archiver ici les textes les plus significatifs (pour moi) de mon passé de parolier. Il se trouve qu’aujourd’hui, j’ai cette chanson dans la tête : d’abord, parce qu’hier, un ami en a mentionné le titre, mais aussi sans doute parce que depuis mercredi, il faut se résigner à voir partout la face (et surtout les mains) de Donald Trump. Je me fredonne Restons zen en me disant qu’on en a bien besoin. Le texte est un collage de fragments, dont certains trucs anciens que j’avais alors recyclés. Le résultat est inégal, mais il y a là-dedans des choses que j’aimerais bien être encore capable d’écrire aujourd’hui. Pour me faire pardonner les terminaisons en é, je m’étais donné la peine de pondre des rimes aussi riches que possible.]


Zen

Nourrir des rêves anorexiques
Et faire la grasse matinée
Mourir pour des grèves de Mexique
Des milles de plages gratinées
À l’ombre des regards obliques
Mûrissent les pêches satinées
Prophéties prophylactiques
Pour encéphale ratatiné

Y a tant de rumeurs à répandre
De coups fumants à dégoter
Y a tant d’adultères à surprendre
De Bourguignonnes à ligoter
Y a tant de choses à entreprendre
Et si peu de sable dans le sablier
Suivre la vie dans ses méandres
Vivre sa vie et l’oublier

        Restons calmes, restons zen
        Se faire de la bile vaut pas la peine
        Le scanneur en quarantaine
        Restons calmes, restons zen
        Restons calmes, restons zen
        Treize minutes à la douzaine
        Toute résistance est vaine
        Restons calmes, restons zen

Plonger dans l’Amérique profonde
La recherche de l’Elvis caché
Caresser le nombril du monde
Ses phantasmes en papier mâché
Les rois gouvernent, les sondeurs sondent
Réduisent la vie à des clichés
Sous l’étang calme, les bibittes grondent
La guerre se joue dans les tranchées





Paroles: N. Guay
Musique: S. Caron, N. Guay
© 2002, CQFD