Denis — Non, non. On va descendre marche par marche. On va y aller doucement.
Jean-François — J’ai un diable dans l’auto.
Denis — Je te l’ai dit qu’on peut pas utiliser un diable dans un escalier en colimaçon. Y a pas assez de place.
Jean-François — On a même pas essayé.
Denis — Je te dis que ça marchera pas. Arrête donc de t’inquiéter. C’est juste deux étages.
Jean-François — Ouin.
Denis — T’es-tu prêt?
Jean-François — Oui, oui.
Denis — Bon. Penche-le vers moi.
Jean-François — OK.
Denis — Encore.
Jean-François — Plus?
Denis — Oui, oui, couche-le sur moi.
Jean-François — OK.
Denis — Bon. Lève.
Jean-François — Ouf!
Denis — Lève plus.
Jean-François — Oui, oui, je lève.
Denis — On descend tranquillement.
Jean-François — Ouf!
Denis — T’es correct?
Jean-François — Oui, oui.
Denis — Pose-le sur la marche. Bon, tu vois que c’est pas si pire. On descend d’une autre marche?
Jean-François — C’est bon.
Denis — Lève. OK. Doucement. T’es correct?
Jean-François — Oui, oui.
Denis — OK, on le pose.
Jean-François — Ouf! OK. C’est pas si pire.
Denis — Ça va bien. Je pense qu’on est bon pour descendre deux, trois marches, ce coup-là. Je paye le camion à l’heure, je veux pas passer l’après-midi sur l’hostie de frigo.
Jean-François — OK, mais doucement.
Denis — On y va. Lève.
Jean-François — Ouf!
Denis — OK, un peu plus à droite.
Jean-François — …
Denis — T’es sûr que t’es correct?
Jean-François — Calice, Denis! Arrête de demander ça!
Denis — OK, choque-toi pas. Tourne-le plus à droite.
Jean-François — Ouch!
Denis — Non! L’autre droite!
Jean-François — Scuse. Calice!
Denis — Qu’est-ce tu fais?
Jean-François — J’ai le bras mort.
Denis — OK, OK, on va le poser sur la marche.
Jean-François — Vite.
Denis — Doucement.
Jean-François — Vite. Oups!
Denis — J-F! Nooon!
*
(Au salon funéraire.)
Denis — Chantal, je, je sais pas quoi te dire.
Chantal — Dis rien, Denis.
Denis — Je. Bin. Mes sympathies. Je. Je sais pas ce qui s’est passé. Euh. Pleure pas, Chantal.
Chantal — Tabarnac, Denis. T’as calicé un frigidaire…
Denis — Chantal, pleure pas.
Chantal — …dans face à mon chum…
Denis — C’est un accident, Chantal.
Chantal — …pis il s’est fait écraser en dessous de ton christ de frigidaire…
Denis — Pleure pas.
Chantal — …
Denis — Je lui avais pourtant dit à J-F qu’il fallait aller chercher des sangles, il a pas voulu m’écouter.