1 juillet 2016

1er juillet, fête du déménagement

Jean-François — T’es sûr, Denis, qu’on devrait pas aller se chercher des sangles?

Denis — Non, non. On va descendre marche par marche. On va y aller doucement.

Jean-François — J’ai un diable dans l’auto.

Denis — Je te l’ai dit qu’on peut pas utiliser un diable dans un escalier en colimaçon. Y a pas assez de place.

Jean-François — On a même pas essayé.

Denis — Je te dis que ça marchera pas. Arrête donc de t’inquiéter. C’est juste deux étages.

Jean-François — Ouin.

Denis — T’es-tu prêt?

Jean-François — Oui, oui.

Denis — Bon. Penche-le vers moi.

Jean-François — OK.

Denis — Encore.

Jean-François — Plus?

Denis — Oui, oui, couche-le sur moi.

Jean-François — OK.

Denis — Bon. Lève.

Jean-François — Ouf!

Denis — Lève plus.

Jean-François — Oui, oui, je lève.

Denis — On descend tranquillement.

Jean-François — Ouf!

Denis — T’es correct?

Jean-François — Oui, oui.

Denis — Pose-le sur la marche. Bon, tu vois que c’est pas si pire. On descend d’une autre marche?

Jean-François — C’est bon.

Denis — Lève. OK. Doucement. T’es correct?

Jean-François — Oui, oui.

Denis — OK, on le pose.

Jean-François — Ouf! OK. C’est pas si pire.

Denis — Ça va bien. Je pense qu’on est bon pour descendre deux, trois marches, ce coup-là. Je paye le camion à l’heure, je veux pas passer l’après-midi sur l’hostie de frigo.

Jean-François — OK, mais doucement.

Denis — On y va. Lève.

Jean-François — Ouf!

Denis — OK, un peu plus à droite.

Jean-François — …

Denis — T’es sûr que t’es correct?

Jean-François — Calice, Denis! Arrête de demander ça!

Denis — OK, choque-toi pas. Tourne-le plus à droite.

Jean-François — Ouch!

Denis — Non! L’autre droite!

Jean-François — Scuse. Calice!

Denis — Qu’est-ce tu fais?

Jean-François — J’ai le bras mort.

Denis — OK, OK, on va le poser sur la marche.

Jean-François — Vite.

Denis — Doucement.

Jean-François — Vite. Oups!

Denis — J-F! Nooon!


*


(Au salon funéraire.)

Denis — Chantal, je, je sais pas quoi te dire.

Chantal — Dis rien, Denis.

Denis — Je. Bin. Mes sympathies. Je. Je sais pas ce qui s’est passé. Euh. Pleure pas, Chantal.

Chantal — Tabarnac, Denis. T’as calicé un frigidaire…

Denis — Chantal, pleure pas.

Chantal — …dans face à mon chum…

Denis — C’est un accident, Chantal.

Chantal — …pis il s’est fait écraser en dessous de ton christ de frigidaire…

Denis — Pleure pas.

Chantal — …

Denis — Je lui avais pourtant dit à J-F qu’il fallait aller chercher des sangles, il a pas voulu m’écouter.