12 mai 2016

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[Le poète incompris, l'amoureux éconduit : d'accord, ça ne réinvente rien, mais pour le parolier ce fut un bel exercice de rimage. Et, oui, j'osai ce « Bous-je? »... Tout est permis pour une rime riche.]


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Quand t’apparais, je suis en nage
Je dévisage ton corsage
Tu fais des ravages
Si ce n’était du kilométrage
Qui nous départage
Je te présenterais mes hommages

Quand t’apparais, moi j’fige
Ô blonde callipyge
Tu me files le vertige
Si tu m’obliges
Si tu l’exiges
Je mourrai pour toi, dis-je

        « Ah, tais-toi, me dit-elle
        Et descelle
        Mes dentelles
        Qu’on se révèle
        Ah, tais-toi, me dit-elle
        Qu’on fasse des étincelles
        Allez, allez, monte en selle! »

Tantôt, que ne fus-je transfuge
Et brûle mon cœur ignifuge
Que je t’adjuge
Mais le voilà pris en otage
Victime de mon rimage
C’est bin dommage

À quelle température bous-je
Qu’elle déroule le tapis rouge?
Que personne ne bouge!
Et ces vers que je collige
Monument que j’érige
Pour elle qui me néglige

        « Ah, tais-toi, me dit-elle
        Et descelle
        Mes dentelles
        Qu’on se révèle
        Ah, tais-toi, me dit-elle
        Qu’on fasse des étincelles
        Allez, allez, monte en selle! »

Quand t’apparais, tel un ange
Rougiras-tu quand je
Chanterai tes louanges?
Me purifier dans ton Gange
Goûter le fruit de tes vendanges
Qu’enfin ton amour me venge

        « Ah, tais-toi, me dit-elle
        Et descelle
        Mes dentelles
        Qu’on se révèle
        Ah, tais-toi, me dit-elle
        Ta poésie m’ennuie… »
        (C’est tant pis)





Paroles: N. Guay
Musique: S. Caron, N. Guay, P. Marazzani, S. Paré, S. Rompré
© 1997, les tchigaboux