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J’ai assisté hier à une représentation de 887 de Robert Lepage. Dans cette pièce sur la mémoire (ou plutôt l’absence de mémoire), Lepage évoque des souvenirs d’enfance entremêlés d’épisodes marquants de l’histoire du Québec (dont la devise est, rappelons-le, « Je me souviens »). Dans le programme, on peut lire Lepage expliquer : « 887 est pour moi, encore une fois, une humble tentative de m’intéresser à l’histoire avec un petit “h” pour mieux comprendre celle avec un grand “H” ». Au début du spectacle, il raconte qu’il a grandi dans la ville de Québec, au 887 de la rue Murray, du nom de James Murray (1721-1794), officier de l’armée britannique ayant pris part à la bataille des Plaines d’Abraham, moment charnière de l’histoire du Québec. Murray devint ensuite le premier gouverneur de la Province de Québec. De la rue Murray, lieu de son enfance, à James Murray, personnage aujourd’hui méconnu des Québécois, Lepage installe parfaitement la thématique et la mécanique de 887. Tout au long du spectacle, mêlant savamment le présent et le passé, la grande et la petite histoire, il enfile les anecdotes sur sa jeunesse et démontre que, malgré leur devise, les Québécois ne se souviennent guère. Tout cela n’a pas manqué de me faire réfléchir à ma propre enfance. J’ai grandi dans la ville de Saint-Hyacinthe, au 2355 de l’avenue Saint-Germain, du nom de Théophile-Alexis Saint-Germain (1874-1956), riche notable et fondateur de plusieurs compagnies d’assurances de Saint-Hyacinthe. T.-A. Saint-Germain était également le père de la voisine d’en face, qui avait hérité d’une partie de sa fortune. Soulignons que si Saint-Hyacinthe possède une histoire longue et riche, elle n’en demeure pas moins une insignifiante ville de province. Il y a des grands « H » plus petits que d’autres.