[Un texte bref, simple et plutôt premier degré, mais pour lequel je garde une affection particulière. C’était une époque où entre le travail, la musique et la vie personnelle, j’avais l’impression de toujours courir après mon temps. Changez musique pour écriture : j’ai le même sentiment aujourd’hui, vingt ans plus tard. C’est le propre de la vie moderne, je suppose. Bref, le thème est universel et la chanson suit cette forme classique d’un narrateur qui revient sur le fil de son existence.]
Et j’ai couru
On m’a dit: « Sois grand
Y a pas d’avenir pour les p’tits »
On m’a dit: « Sois géant
T’es d’la gaine de génie »
Et j’ai couru…
On m’a dit: « Perds pas ton temps
Sois pas indécis »
On m’a dit: « Va droit devant
L’avenir n’est déjà plus ici »
Et j’ai couru...
Oui, j’ai couru
Des mannes dans les yeux
Les poumons en feu
Les jambes coupées en deux
Des couettes dans les cheveux
Comme un fou furieux
Et j’ai perdu
Perdu le fil
Perdu le fil d’arrivée
De vue
Et j’ai perdu
Perdu la raison
Perdu la raison de l’urgence
De vue
Z’ont pris un air savant
Ont programmé ma vie
Pendant près d’quinze ans
D’examens en suivis
Et j’ai couru...
Ils m’ont dit: « Fainéant
Ferme ta gueule, pis produis
Y a une file qui attend
Nous on attend les profits »
Et j’ai couru...
Oui, j’ai couru
Des mannes dans les yeux
Les poumons en feu
Les jambes coupées en deux
Des couettes dans les cheveux
Comme un fou furieux
Et j’ai perdu
Perdu le fil
Perdu le fil d’arrivée
De vue
Et j’ai perdu
Perdu la raison
Perdu la raison de l’urgence
De vue
J’ai quelques cheveux blancs
Pis j’ai plus d’amis
J’ai le vague sentiment
D’avoir raté ma vie
Mais j’ai couru...
Vous direz à mes enfants
Si j’les ai pas connus
C’était pas méchant
Mais j’avais le feu au cul
Et j’ai couru...
Y a pas d’avenir pour les p’tits »
On m’a dit: « Sois géant
T’es d’la gaine de génie »
Et j’ai couru…
On m’a dit: « Perds pas ton temps
Sois pas indécis »
On m’a dit: « Va droit devant
L’avenir n’est déjà plus ici »
Et j’ai couru...
Oui, j’ai couru
Des mannes dans les yeux
Les poumons en feu
Les jambes coupées en deux
Des couettes dans les cheveux
Comme un fou furieux
Et j’ai perdu
Perdu le fil
Perdu le fil d’arrivée
De vue
Et j’ai perdu
Perdu la raison
Perdu la raison de l’urgence
De vue
Z’ont pris un air savant
Ont programmé ma vie
Pendant près d’quinze ans
D’examens en suivis
Et j’ai couru...
Ils m’ont dit: « Fainéant
Ferme ta gueule, pis produis
Y a une file qui attend
Nous on attend les profits »
Et j’ai couru...
Oui, j’ai couru
Des mannes dans les yeux
Les poumons en feu
Les jambes coupées en deux
Des couettes dans les cheveux
Comme un fou furieux
Et j’ai perdu
Perdu le fil
Perdu le fil d’arrivée
De vue
Et j’ai perdu
Perdu la raison
Perdu la raison de l’urgence
De vue
J’ai quelques cheveux blancs
Pis j’ai plus d’amis
J’ai le vague sentiment
D’avoir raté ma vie
Mais j’ai couru...
Vous direz à mes enfants
Si j’les ai pas connus
C’était pas méchant
Mais j’avais le feu au cul
Et j’ai couru...
Paroles: N. Guay
Musique: S. Caron, N. Guay, P. Marazzani, S. Paré, S. Rompré
© 1997, les tchigaboux