Me tenant exactement au point d’impact
Je serrais les dents, résigné
En priant un dieu absent pour la journée
C’était le moment où ma tante Enola
Accouchait d’un petit garçon
Le ciel était calme
Et l’état-major fébrile
L’homme qui a tué l’homme qui a tué l’ours
Un pauvre innocent, actionnait le levier
Répondant à un ordre
Ne répondant pas de ses actes
On dit que la terre s’arrêta un moment de tourner
C’était un de ces jours
Où le progrès nous rattrape
Où le présent nous dépasse
L’humanité au bord du précipice
Contemplait le vide
Y lançait une pierre
Et s’amusait du vertige
Plus personne pour remonter le temps
Jusqu’au Big Bang destructeur
Pas de foule joyeuse un verre à la main
Pour scander à l’unisson le compte à rebours
Il n’y a pas de préavis
Pas de deuxième chance
Nous sommes tous en voie d’extinction
Aux premières secondes de la guerre mondiale
[C'était mon humble proposition dans le cadre de la Nuit virtuelle de la poésie organisée par Poème sale. L'événement, qui se déroulait hier soir, constituait le chant du cygne de ce site de diffusion de poésie contemporaine. On va s'en ennuyer grandement. On a beau dire que le web est infini et que de nos jours, tout le monde s'improvise écrivain, il n'y a pas tant de sites québécois de diffusion de création littéraire; je dis ça, mais c'est peut-être mon radar web qui n'est pas bien aligné.
On peut voir toutes les vidéos diffusées hier par ici.]