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La dernière lécheuse de timbre du Canada, Mariette Biron, est décédée hier à l’âge de 83 ans. Avec madame Biron, c’est tout un pan de l’histoire de la poste canadienne qui s’éteint.
Madame Biron avait pris sa retraite en 2003, après avoir cumulé 35 ans de services dans un bureau du Ministère de la Condition humaine.
Suite à la généralisation du courrier électronique et du lancement des timbres autocollants, les lécheuses de timbres-poste — rappelons qu’il s’agissait d’un métier presque exclusivement féminin — sont peu à peu tombées en désuétude. Au tournant du siècle, elles n’étaient déjà plus que trois encore en activité au pays.
Les lécheuses de timbre étaient jadis employées par les services d’expédition postale de la grande entreprise et des services publics pour humecter la face adhésive des timbres-poste. Leur travail était complémentaire à celui des cacheteuses d’enveloppes, métier également disparu.
« Madame Biron était la dernière survivante de ces vaillantes travailleuses de l’ombre qui ont œuvré dans les bureaux pendant une bonne partie du XXe siècle », explique Jacqueline Jacques, anthropologue des techniques obsolètes et des métiers disparus de l’Université du Québec à Saint-Hyacinthe (UQASH). « On ne peut que se désoler de la disparition d’un savoir-faire unique. Un jour, dans le futur, l’humanité renouera peut-être avec les missives de papier et les timbres-poste. On se rendra alors compte du vide que représente l’absence d’expertise dans le domaine du léchage de timbre. »
Le Musée de la poste a un moment considéré conserver la langue de madame Biron pour l’exposer au public, mais la famille s’est opposée au projet.
Les obsèques de Mariette Biron seront célébrées samedi prochain dans son village natal de Saint-Polype.