3 août 2015

Journal d'exil, lundi 3 août 2015

Les Fédéraux ont dissous le parlement hier matin et me voilà qui tourne déjà en rond en me rongeant les sangs. Comment puis-je rester au sud de la frontière de mon bien-aimé pays — pays au sens figuré, hélas! — à siroter une petite bière fraîche alors qu'au nord, mes compatriotes organisent la rébellion? Comme je donnerais cher pour être avec eux, à dessiner des moustaches hitlériennes sur les pancartes électorales des députés du parti Conservateur! Pourtant, il est manifeste que mon rôle est ici, à réfléchir aux enjeux philosophiques de la lutte qui commence, à élaborer des manoeuvres stratégiques et à communiquer avec la Résistance par le biais de messages codés diffusés sur les réseaux sociaux. Dans toute guerre, il y a des soldats et des généraux : ainsi, général en exil je serai, contribuant à ma façon à ces jours historiques.

Mais déjà je dois poser ma plume : ma femme m'indique qu'il est l'heure d'ouvrir une bouteille de blanc pour l'apéro. Avant de conclure, voici le message du jour à mes amis là-bas qui combattent au péril de leur vie : « Les sanglots longs des violons de l'automne… » Courage mes amis!