Les athlètes de haut calibre (et les livres de croissance personnelle) vous le diront tous : rien de tel que la visualisation pour réaliser ses objectifs.
Or, ce sera bientôt le temps des vacances tant souhaitées. Je sais très bien comment ça va se passer. Je me lèverai tard, m’installerai sur la terrasse avec le journal que je lirai méthodiquement en grignotant mon déjeuner. Le soleil brillera, les oiseaux chanteront (les scies rondes des voisins aussi, mais ça, c’est une autre histoire), ce sera l’été, ce seront les vacances, le temps du farniente et de l’insouciance, le moment de cesser d’être le leader de son domaine, et il sera si bon de passer l’avant-midi à ne rien faire de plus que de lire le journal. L’homme moderne travaille si fort et subit tant de stress, n’est-il pas normal qu’il s’octroie un peu de repos durant les vacances? Voilà que l’heure du dîner sonnera et je n’aurai pas encore écrit une seule ligne. L’après-midi, après avoir surfé un peu sur l’Internet, je me donnerai comme mission d’aller faire quelques courses, le genre de commissions qu’on n’a jamais le temps de faire lorsqu’on travaille. Puis, ces corvées faites, et le soleil de la fin d’après-midi se faisant moins chaud, ce sera le temps d’une sortie de course à pied, quelques kilomètres, question de garder la forme; non, mais, n’avons-nous pas un demi-marathon à préparer pour septembre, nous? Ensuite viendront les préparatifs du souper, peut-être un resto pourquoi pas, avant de passer ces belles soirées d’été avec ma tendre moitié, en promenades dans le quartier ou à se regarder un petit film, par exemple. Jour après jour, les activités s’enchaîneront ainsi avec peut-être quelques variantes, une sortie à vélo remplaçant les courses, une corvée ménagère remplaçant le jogging, etc., et dans le temps de la dire, ces quatorze jours auront filé et le travailleur que je suis devra retourner faire œuvre productive et contribuer à sa façon à l’essor économique perpétuel de notre bonne société capitaliste.
Ensuite, ce sera l’automne et de nouvelles lamentations en cinq, six cents mots apparaîtront dans ce blogue, régulières et prévisibles comme le passage des saisons.