24 février 2013

Vacances d'hiver

Il y a des questions importantes auxquelles il fallait répondre, par exemple « Qu’est-ce qu’on mange ce midi? » ou « La plage ou la piscine? » C’était une vie simple, répétitive, vaine, oisive et si agréable. Manger, lire, publier une ou deux niaiseries dans Twitter, se baigner, lire encore, observer les poissons ou le temps qui passe, aller faire des courses, courir, vérifier si mes niaiseries auraient par hasard fait réagir Twitter, ouvrir une bouteille de vin, écrire quelques centaines de mots, les oublier ou les publier dans mon blogue, étendre de la crème solaire dans le dos de ma blonde. Répéter cela quotidiennement, dans l’ordre ou dans le désordre. Une vie dont l’horizon serait linéaire, lointain et bleu turquoise. Je m’imaginais très bien vivre ainsi jusqu’à la fin de mes jours, si j’avais eu les moyens de me le permettre. Les pieds dans le sable, je m’imaginais pré-pré-retraité, rentier, millionnaire, un truc comme ça. Avoir fait tout l’argent que j’avais à faire, en avoir suffisamment pour qu’il me permette d’acheter du temps, plutôt que de courir après. Ne plus vivre dans l’urgence, mais vivre dans la paix.

Dès le lendemain, il fallait pourtant retourner à la réalité, répondre à des courriels, tenir des réunions, brasser des affaires, bref, redevenir un chef de file de son domaine. Dès le lendemain, la vie allait repartir de plus belle et recommencer à nous faire mourir en accéléré.