L’utilisateur de Twitter aime être suivi. C’est dans la nature même de ce réseau social. Or, la collection des suiveux est pour certains une activité qui pourrait rappeler, si on se rapporte à une autre époque, la collection des cartons d’allumettes ou des cartes de hockey : on peut collectionner en dilettante, sans vraiment y mettre temps et énergie – par exemple, votre humble serviteur posséda dans son enfance une très humble collection de cartes de hockey, de celle qui s’accumule peu à peu, à mesure qu’on fournit à mâcher les gommes vendues avec lesdites cartes, à mesure qu’on réussit quelques échanges favorables avec des amis, ça donne un petit paquet tout au plus, rien qui ne rivalise avec l’accumulation extraordinaire de certaines connaissances de l’époque – mais on peut aussi être un collectionneur compulsif, faire de l’accumulation de l’objet de nos désirs une manière d’objectif de vie. Ce qui est manifestement le cas dans Twitter de certaines personnes dont le nombre de suiveux semble être une malheureuse fixation. D’aucuns proclameront faire partie d’une mystérieuse #TeamFollowBack, une espèce de secte constituée de personnes valorisant plus que tout le nombre de suiveux. D’autres suivront le plus de vedettes possible et leur écriront quotidiennement de très nombreux messages, espérant faire bientôt partie du cercle très restreint de leurs suiveux. Or, notre longue expérience de Twitter nous permet aujourd’hui de prétendre en comprendre les mécanismes les plus subtils, incluant la mystérieuse dynamique des relations suivi/suiveux qui résulte du comportement type des différentes classes d’utilisateurs de ce réseau social populaire. Nous avons résumé en un graphique simple la nature de ces interrelations. Nous espérons que ce diagramme vous permettra de comprendre enfin les forces qui animent Twitter et, peut-être, tempérer vos espoirs d’être suivi par @Pontifex_fr, @BarackObama voire @GuyALepage.