25 août 2011

Dans le bois

Retourner à un monde purement analogique et concret. Un monde chargé de mystères. Devoir tenter une explication aux phénomènes observés, devoir jouer les biologistes, les météorologues, les physiciens, les géographes. Tiens, ce coup de vent froid annonce-t-il un orage? Que se racontent les huarts qui hululent d’un lac à l’autre, la nuit venue? Ici, il n’y a pas de réponse tout prête, pas de moteur de recherche. On observe, on interprète, on théorise. Ou alors, plus simplement, on contemple en acceptant les choses telles qu’elles sont. Tenter de combler notre ignorance en invoquant un dieu ou de la magie est totalement superflu; les phénomènes naturels n’ont pas besoin de ces artifices et se suffisent parfaitement à eux-mêmes. Ici, le temps avance au gré de la course du soleil et de notre horloge biologique; les actions ne dépendent plus de la position conventionnelle des aiguilles sur un cadran. Le réveil causé par un rayon de soleil et le pépiement des oiseaux. L’appétit précurseur de la préparation des repas. La journée qui s'achève parce que la nuit tombe. Ici, l’homme est une anecdote. Les arbres, les animaux, le ciel, le lac, la montagne, les phénomènes naturels, tout est plus grand. Ça force l’humilité. Alors, on se fait petit et silencieux. Et on savoure le paysage, lentement, en espérant que le temps s’arrête et que ces vacances ne se terminent jamais.