– D’abord, vous leur offrez des vélos en libre-service à bon prix.
– Hm, hm.
– Vous en mettez un peu partout dans la ville et très vite, ils ne pourront plus s’en passer. Surtout que vous vous assurerez que le service de bus soit très moyen et que le métro vétuste tombe régulièrement en panne.
– O.K.
– Bon, à partir de là, vous avez une clientèle captive, n’est-ce pas?
– En effet.
– Alors, vous consolidez l’habitude acquise par la population en offrant ce service pendant deux ans, disons.
– D’accord.
– Et là, paf!, la troisième année, vous ajoutez de la pub sur les garde-boue des vélos.
– De la pub?
– Oui, de la pub, sur les garde-boue. Ça génère des revenus additionnels.
– Ah, je vois! Comme Google! Vous créez une habitude, un service pratique, pas cher et puis vous tapissez le tout de pub?
– Hé! Hé! Tout à fait. Le service offert comme toile de fond à l’affichage de publicité.
– Tiens! J’ai une idée : on pourrait aussi ajouter une pub dans le cadre du vélo. Ou bien imposer aux usagers le port d’un dossard et d’un casque aux couleurs de commanditaires?
– Voilà! Excellent! Vous commencez à saisir le principe! Mais ce genre d’ajouts, c’est pour la quatrième année du service. C’est qu’il faut y aller graduellement. Sinon, les usagers se rebellent.
– Bin, voyons! Les usagers, qu’est-ce qu’on en a à foutre?