29 décembre 2010

iTrucs 2010 (ou Le produit est le message)

L’autre jour, dans Twitter, j’ai publié une gentille méchanceté à propos des chroniqueurs en technologie. J’ai écrit : « Les chroniqueurs en technologie sont à l’informatique ce que les magazines de mode sont à la physiologie. » Ça ne se voulait pas méchant; je voulais dire par là que la majorité d’entre eux n’ont qu’une connaissance superficielle de la technologie, étant d’abord des experts de la communication ou du journalisme; sauf exception, ils ne pourraient pas expliquer comment un ordinateur fonctionne. Mais puisque quelques chroniqueurs techno suivent mon fil Twitter et que – et je citerai ici la Poune – « J’aime mon public et mon public m’aime », pour me faire pardonner, j’ai décidé de vous parler ici de technologie et plus particulièrement du sujet qui fait frémir de bonheur (des expressions plus crues me viennent à l’esprit, mais je me censure) lesdits chroniqueurs techno, et j’ai nommé : les iTrucs.

Mettant à profit mon esprit scientifique, mon amour des graphiques et – surtout – le très amusant outil Google Trends, je vous ai concocté de petits graphiques qui sauront, je l’espère, vous divertir. J’ai donc choisi de m’intéresser à l’importance relative des iTrucs par rapport à leurs concurrents dans divers secteurs de marché. Rappelons que Google Trends permet d’étudier la fréquence de recherche dans Google d’un ou de plusieurs termes. Et forçant un peu, on peut dire que c’est un peu une mesure de la popularité d’un concept. Puisqu’on est en décembre et que c’est la saison des rétrospectives annuelles, j’ai naturellement limité la portée de cette étude (?!) à l’année 2010.

Je vous avertis d’avance que les résultats sont sans grande surprise et feront plaisirs aux iTrucophiles.


Les téléphones intelligents (alias smartphones)


Lancé en 2007 par Son Éminence Saint-Steve, le iPhone s’est rapidement imposé comme l’archétype du téléphone intelligent. (Il faut savoir qu’à une époque pas si lointaine, tous les téléphones étaient stupides.) La concurrence s’est rapidement organisée. Nokia, un précurseur des téléphones intelligents, continue le développement du système d’exploitation Symbian. Research In Motion et son BlackBerry, champion traditionnel des téléphones intelligents dans le secteur corporatif, a vu son temple secoué et met les bouchées doubles pour garder ses parts de marché. De son côté, Google s’est lancé dans la mêlée avec le système d’exploitation Android, commercialisé par plusieurs manufacturiers de téléphones. Le graphique qui suit présente l’intérêt de la planète pour chacune de ces plateformes au courant de l’année 2010.



Source: Google Trends.

On constate aisément que le iPhone est le grand vainqueur. On remarquera qu’en décembre 2010, Android rattrape Blackberry. Mais l’un et l’autre ont fort à faire pour être aussi populaire que le iPhone. De son côté, Symbian n’émeut guère les internautes.

(N.B. : On comprendra que la fréquence d’utilisation d’un terme dans le moteur de recherche Google n’a aucune corrélation avec les parts de marché réelles. Selon Gartner, les parts de marché mondiales au troisième trimestre de 2010 des quatre belligérants mentionnés plus haut allaient comme suit :



Source : Gartner.)


Les consoles de jeu


Bon, je sais qu’ici, j’étire un peu le concept : le iPod n’est pas vraiment une console de jeu. Mais comme il s’agit d’un dispositif qui participe à plusieurs segments de l’électronique grand public – lecteur de musique mobile, PDA, console portative, etc. – permettez-moi quand même de comparer sa popularité relative par rapport aux géants traditionnels des consoles de jeu que sont PlayStation, Xbox et Wii. Juste pour le plaisir de la chose.



Source : Google Trends.

Lutte relativement serrée avec la Xbox, mais le iPod est le plus populaire sur presque toute l’année. (Le machin Kinect n’est sans doute pas étranger à la popularité du Xbox.) Étrangement, la PlayStation vole carrément sous le radar.


Dieu vs iPad



Source : Google Trends.

Au point où on en est rendue l’obsession pour les iTrucs, on ne s’étonne même pas que depuis la fin du mois d’avril dernier le iPad soit plus populaire que Dieu. Ça correspond tout à fait au bruit ambiant que j’ai perçu dans l’Internet en 2010.

En fait, il suffit de remarquer l’éclat particulier au fond des yeux des personnes ayant récemment acheté un iPad et l’enthousiasme inconditionnel avec lequel ils en font l’éloge pour comprendre que la bébelle ait un statut presque religieux. Les iTrucs ont-ils remplacé la religion dans nos contrées dites laïques?

Bon, mais ça c’est moi qui déconne à partir de statistiques complètement futiles.