Sur la façade de l’église, on peut voir cette étonnante scène (fig. 1), œuvre du céramiste Eduardo Leite (début du XXème siècle), lequel a d’ailleurs peint tous les azulejos décorant ce mur.
Fig. 1
L’œuvre représente Saint François d’Assise à genoux (et non pas assis, comme son nom pourrait le suggérer), les bras levés. De son corps sont tendus des fils qui rejoignent un Christ en croix, lequel flotte dans les nuages. De nombreux anges entourent la scène, ainsi qu’un énigmatique personnage, assis sur une pierre à quelques pas du Saint.
Les experts se perdent en conjecture à propos de l’iconographie de cette œuvre. D’une part, on pourrait y voir Saint François d’Assise faisant voler le Christ en croix comme s’il se fut agit d’un cerf-volant. Une autre interprétation veut que ce soit plutôt le Christ en croix qui manipule Saint François d’Assise comme une marionnette. Dans un cas comme dans l’autre, on n’hésite pas à qualifier cette mise en scène de grotesque. Ainsi n’est-on pas surpris d'apercevoir que les autres personnages de la scène regardent ailleurs, gênés par ce tableau navrant.
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La semaine prochaine : Mais pourquoi donc la Vénus de Milo est-elle manchote, alors que celle de Botticelli ne l’est pas?
(Bon. Plus sérieusement, cette iconographie est associée à un mythe selon lequel François d’Assise aurait été témoin de l’apparition d’un séraphin en croix (il ne s’agit donc pas du Christ) qui lui aurait infligé à distance (c’est ce qui semble être représenté par les lignes reliant les deux personnages) rien de moins que des stigmates, c'est-à-dire les marques faites à Jésus lors de la crucifixion. Voici un cas où l’explication scientifique d'un truc s’avère encore plus farfelue que la blague qu'il inspire. C’est malheureusement (ou heureusement?) souvent le cas de tout ce qui entoure les religions, qui constituent une source inépuisable de n’importe quoi (et donc de rigolade). Non mais, c’est qu’on en apprend des choses utiles dans le Machin à écrire! Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Stigmates.)