— Monsieur Mann, vous dirigez une des plus grandes entreprises du pays et êtes marié à la top model la plus en vue. On peut dire sans se tromper que vous avez du succès dans vos affaires et que vous avez du succès dans vos amours…
— Mais je change souvent de secrétaire !
— Ha ! Ha ! Ha !
— Oui. Tout cela est juste. Mais au fond, je ne fais pas ce que j’aurais voulu faire.
— Ah, non ? Voilà une déclaration extrêmement étonnante. Vous vivez pourtant une vie de rêve : la fortune, le pouvoir, la vie familiale…
— Non, je n’ai jamais osé en parler publiquement, mais en fait, j’aurais voulu être un nauteur.
— Euh. Nauteur ? Que voulez-vous dire par nauteur ?
— Oui, un nauteur, pour pouvoir inventer ma vie, vous voyez. Ou alors, j’aurais voulu être un nacteur.
— Nacteur ? Nacteur. Je ne comprends pas.
— Bien sûr, pour tous les jours changer de peau. Et pour pouvoir être un nanarchiste.
— Un nanar… ? Mais enfin, monsieur Mann, de quoi parlez-vous ?
— Écoutez, je sais qu’aux yeux de la population, je suis considéré comme un nanti, un nabab, mais ce soir, je peux vous dire en toute honnêteté qu’en réalité, j’aurais voulu être un nartiste. Un nartiste. Voilà.