C'est un de ces films français moderne qui se prend pour un faux film hollywoodien. Il met en scène des personnages très sérieux qui s'interpellent par des noms à consonance anglaise, du genre Greg ou Melvin. Une jeune femme, plutôt jolie et très athlétique, assomme des hordes de méchants, simplement vêtue d'un jeans et d’une camisole (et probablement pas d’un soutien-gorge). Le scénario a la complexité d'une BD de douze planches. Beaucoup de scènes d'action, des bagarres, quelques engueulades, un canevas qui fait dans la science-fiction, mais ancré dans le présent, question de limiter l'ampleur des effets spéciaux. Il est question d'un monde dans lequel les citoyens sont suivis à la trace par des caméras vidéo, ce qui est un prétexte pour diminuer les coûts de production en insérant un maximum d'images filmées avec des caméras de surveillance et des caméscopes grand public. Sans raison apparente, les personnages se mettent parfois à se parler en anglais avec un accent bizarre. À quelques occasions, pendant une scène de bagarre, un long travelling au ralenti pivote autour de l’héroïne, sur une musique techno. Aux trois quart du film, un des personnages explique laborieusement la clé de tous les mystères : des explications vagues et peu convaincantes concernant des intérêts financiers pas très nets, une technologie révolutionnaire, un complot militaire et des politiciens corrompus. S’ensuit une longue poursuite et le tout culmine avec un carnage final permettant à l’héroïne de terrasser le chef des méchants. Le film se termine alors que l’héroïne, blessée, la camisole trempée de sueur et de sang, enfourche sa moto, traverse un mur de feu et s’éloigne dans la nuit. Puis, le générique de fin défile, accompagné d’une chanson, la chanteuse susurrant des paroles en anglais avec un drôle d’accent.
C'est un de ces films français moderne qui se prend pour un faux film hollywoodien et qui alimentera la grille horaire de canaux câblés de Pologne ou d’Estonie, aux petites heures du matin.