J’ai remarqué l’autre jour en passant sur le pittoresque Boulevard Taschereau (Louis-Alexandre Taschereau, 1867-1952, 14e premier ministre du Québec), une voie transversale portant le nom ridicule de rue Mario. Par curiosité, je suis allé jeter un œil à la carte de la ville de Brossard. J’ai découvert que la rue Mario est en bonne compagnie : rue Nathalie, rue Michel, rue Nicolas; avenue Naples, avenue San Francisco, boulevard Rome; rue Socrate, avenue Sartre, rue Rimbaud…
C’est quoi l’affaire ?
Cette belle ville de Brossard n’est malheureusement pas l’exception quand il s’agit de donner aux rues des noms n’ayant aucune résonance historique, géographique ou culturelle. C’est même plutôt la norme en banlieue. Peut-être ne faudrait-il pas laisser aux promoteurs immobiliers le soin d’assigner eux-mêmes aux rues le nom de leur progéniture ou de leur ville favorite ? Ou d’une série arbitraire de noms de fleurs, d’oiseaux ou d’écrivains ou peintres étrangers ? Peut-être que la banlieue devrait prendre un peu plus au sérieux la question de la toponymie ?
À quand une rue Mickey Mouse ? À quand un boulevard Pepsi ?