La température est glaciale depuis quelques jours. Rien de très spécial, ne sommes-nous pas en janvier, après tout? Mais dans les médias et sur la rue, c'est le sujet de la semaine : il fait froid. On l'a dit et redit, il est beaucoup question de la météo dans notre petite société nordique, ça frise l'obsession. Voilà que dans les bulletins météo, on parle de températures normales. Normales dans le sens de « moyennes » et non pas dans le sens de « qui est dépourvu de caractère exceptionnel ». Si la température n'est pas pile sur la moyenne des mesures pour un même jour du calendrier, il n'y a pas de quoi en faire tout un plat, c'est parfaitement normal. La météo est faite de phénomènes dont les écarts sont grands. De toute manière, à tant mesurer des phénomènes météorologiques, on en trouvera toujours un qui cette année s'éloignera de la moyenne (c'est à dire la normale): température maximale et minimale du jour, avec et sans le facteur éolien ou humidex, nombre de jours consécutifs en bas d'un seuil (choisir une période et un seuil qui fera ressortir l'écart à tout coup), force du vent, etc., etc. En fait, la méprise viendrait-elle de l'utilisation du mot phénomène? On dit phénomène météorologique dans le sens de la manifestation de quelque chose qu’on peut percevoir, et non pas dans le sens d’un événement extraordinaire. La vague de froid de cette semaine aura donc eu comme conséquence que nous aurions battu le record de consommation d’électricité d’Hydro-Québec. Je n’ai pas trop compris la statistique, il est question d’un nombre record de mégawatts entre 6 heures et 9 heures ce matin; qu’en serait-il du record si la période considérée avait été entre 6 heures et 10 heures? Ou alors entre 5 heures et 9 heures?
Bref, le temps froid m'inspire ce mot du jour: chaudement.
Je me suis habillé chaudement.
Elle fut chaudement accueillie.