Dans les couloirs du métro, un vendredi soir, à l'heure de pointe. Une foule assez compacte de travailleurs qui s'en retournent chez eux, la semaine terminée. Un musicien du métro fait quelques gammes sur une flûte traversière. Il s’arrête et harangue mollement la foule qui passe:
— Un petit encouragement s'il vous plaît.
Puis il lance:
— C'est ça, faites comme si j'étais pas là.
Ce qui ne provoqua pas, on s'en doute, une pluie de pièces dans son petit casseau.
Je me fis la réflexion que la populace qui se tape le métro matin et soir pour gagner durement sa croute n'a pas besoin d'un musicien aigri qui essaie de lui donner mauvaise conscience.