Les sédiments des jours anciens
Poussières d'idées noires
Sont souvenirs brisés qui jonchent
Le lit de ma mémoire
C'est le poids des années qui croît
À chaque seconde
Je porte sur mon dos fourbu
Tous les malheurs du monde
C'est pas cher du kilo la vie
Mais c'est pesant en diable
Ça vient sans garantie et puis
C'est tellement périssable
J'ai laissé là tous mes fantômes
Et quitté mon grabat
J'ai suivi les chemins maudits
D'où l'on ne revient pas
La procession des coeurs damnés
Qui courent à leur perte
Je m'y suis joint et j'ai erré
Dans la plaine déserte
J'ai connu le fond des enfers
Les boulets et les chaînes
J'ai vu la folie dans leurs yeux
Et j'y ai lu la haine
Les lendemains de veille qui
Ne chantent plus du tout
J'ai perdu mon dernier jeton
Joué mon dernier atout
C'est un combat perdu d'avance
Contre la gravité
Mais il y a montagne à gravir
Et pierre à pousser
Je suis l'ami du fossoyeur
Des refrains oubliés
Je suis la victime innocente
Du jugement dernier
Puis...
Il y a ces jours où tout s'arrête
Où le calme revient
Où je me perds dans ton sourire
Et toi dans le mien
Et le ciel peut bien se couvrir
La mer se déchaîner
On s'accroche à notre île déserte
Comme des naufragés
On se dit qu'on pourrait mourir
Et qu'au fond on s'en fout
On aura vécu un beau rêve
Et vécu jusqu'au bout
Et je mets ma main sur ton ventre
Et tu fermes les yeux
J'oublie les probabilités
Et j'essaie d'être heureux